De l’indicible
Conférence
Comment s’orienter dans la clinique: paroles et traumatismes, Ce que le sujet vient chercher en analyse, ce qu’il demande, au fond, à l’analyste, il ne le sait pas lui-même. Il y vient avec sa souffrance, crue ou diffuse, insupportable, qui le pousse à faire appel. Celle-ci va devenir symptôme, dans l’adresse à l’analyste, et l’analysant y repèrera toute la puissance de la répétition, dans la constitution de son fantasme, fiction imaginaire et identificatoire qui, jusqu’alors, l’a soutenu dans la vie. Mais quand le voile de la fiction se déchire, le traumatisme, percussion de la langue sur le corps, marque indélébile de certains énoncés pour le parlêtre, émerge.
Ainsi il s’agit de préserver l’indicible, comme ce qui ne peut advenir que de manière fugace, par le truchement de l’inconscient, ce qu’on ne peut approcher, si ce n’est avec le signifiant, quand même, en ce que c’est la seule ressource à notre disposition. L’indicible, c’est la perle qui se révèle, à chacun singulière, dans l’analyse, vif argent de la jouissance qui ne peut s’attraper.