
Quarto n°126 : Le corps, cette guenille qui nous est si chère
Bientôt sur ecf-echoppe
Nous avons choisi pour ce numéro, pensé à l’orée de cette étrange période qui nous est tombée dessus sans crier gare, de traiter du troumatisme et du mystère du corps parlant.
Présentation
Sous la rubrique Troumatisme – Pas de garantie, nous avons rassemblé quelques contributions de nos collègues, choisies pour avoir été écrites lors du premier confinement et qui interrogent le réel auquel nous avons en l’occurrence affaire.
Nous avons abordé le corps parlant et son mystère à partir de la guenille, si bien nommée par J.- A. Miller pour qualifier ce qui reste du corps dès lors qu’on l’abandonne sur le divan, que l’on se dépouille du corps actif et que l’on quitte le corps imaginaire, la stature érigée de soi-même. Reste alors ce pauvre corps malade de la maladie des parlants. Ce pauvre corps parlant dont Lacan faisait un mystère dans son Séminaire xx et un problème relevant d’un nouage borroméen dans son Séminaire xxiii : « Le parlêtre, disait-il alors, adore son corps, parce qu’il croit qu’il l’a. »
Le corps qu’on croit que l’on a, et qu’on adore, ne tient qu’à l’idée qu’on a de soi-même, à l’image qu’on a de son corps. Encore faut-il, pour en prendre soin, le panser, l’adorer, avoir cette idée de soi-même.
Il est des êtres parlants qui n’ont pas cette idée d’eux-mêmes et pour lesquels le miroir ne renvoie pas de belle image. Un montage, sui generis, est alors nécessaire et prendra beaucoup de temps. Nous renvoyons ici notamment à cette formidable conversation sur l’autisme animée par É. Laurent avec La soucoupe et l’Antenne 110.
À l’inverse, pour se défaire des embrouilles du nœud, il faut aussi du temps, le temps de céder sur l’éternité du fantasme et de consentir à la contingence. Les Analystes de l’École ont précisément choisi pour thème de travail Les nœuds du temps.
Points forts
- L’interview de J.-A. Miller pour Libération : « La présence restera »
- Troumatisme – pas de garantie : le réel auquel nous avons affaire
- Le corps parlant, son mystère ou son problème
- L’autisme, et notamment une conversation inédite avec Éric Laurent à Bruxelles
- Les nœuds du temps avec les Analystes de l’École
Sommaire
Éditorial
Monique Kusnierek
La présence restera
Jacques-Alain Miller : Le divan. xxie siècle. Demain la mondialisation des divans ? Vers le corps portable
Interview par Éric Favereau. Libération, le 3 juillet 1999
Les nœuds du temps – Enseignements des Analystes de l’École
Temporalités de la fin d’analyse
Soirée de la passe, Paris, octobre 2020
Avec la participation d’Hélène Bonnaud
Hélène Bonnaud : Introduction
Marie-Claude Sureau : « L’après faisait antichambre pour que l’avant pût prendre rang »
Sophie Gayard : Partition à quatre temps
Aurélie Pfauwadel : Vingt fois sur le métier remettre son ouvrage
Discussion générale
La jouissance après la cure
asreep-nls, Lausanne, septembre 2020, Anne Béraud
Le mystère du corps parlant
Gil Caroz : Rappeler la psychanalyse
Bernard Seynhaeve : Pas sans les corps
Troumatisme – Pas de garantie
Miquel Bassols : La loi de la nature et le réel sans loi
Philippe Hellebois : Le réel prendra toujours l’avantage
Dominique Holvoet : La claustration et l’Autre scène face au réel
Guy Poblome : Sur le consentement
Patricia Bosquin-Caroz : Trauma
Patrick Hollender : Le Caravage : les fauves du réel
L’autisme
Conversation avec La soucoupe et l’Antenne 110
Bruxelles, octobre 2014
Animée par Éric Laurent
Sïnâ Foroughi, Nathalie Pira, Elena Madera, Marine David, Valérie Lorette
Le partenaire et ses modalités
Bernadette Schifflers et Éric Streveler
Le bord autistique peut-il devenir un sinthome ?
Jean-Claude Maleval et Michel Grollier